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Pour la deuxième fois, Zaza montre le bout de son nez (et quel nez !). La première fois, c'était en 2007, dans le journal La Nouvelle République dimanche, à la page des jeux, pour une douzaine de mini bandes dessinées. Aujourd'hui, ce sont vingt-six historiettes acidulées qui sont présentées du 2 au 27 février à l'office de tourisme de Melle. |
Coup de cœur d'or :
« je mourrai pas gibier » d' Alfred :
Coup de cœur d'argent :
"Marilyn la dingue" de Rébéna:
Adapté par Jerome Charyn lui-même de son roman publié dans la Série Noire des éditions Gallimard en 1974, cet album dessiné par Frédéric Rébéna inaugure l'adaptation en bande dessinée de la tétralogie Isaac, remarquable saga qui se déroule dans le New York très agité des années 70.
Isaac le Pur, ainsi appelé par ses ennemis de la pègre et ses soi-disant amis de la police, était un flic coriace, effrayant et cynique. Tendre à sa manière, pour le gang de gamins qui dévalisait les épiceries, pour les filles de ses vieux potes devenues putains. Tendre aussi pour Zyeux-Bleus, son adjoint, qui n'avait qu'un seul tort : il s'envoyait éperdument la fille la plus dingue de tout New York, Marilyn. Or Marilyn était justement la fille d'Isaac. Ce qui amena certaines complications. Cependant, la bande dessinée n'apporte pas d'interprétation originale de l'auteur, elle reste illustratrice du roman.
Coup de cœur de bronze :
« Toto l'ornithorynque » de Yoann et Eric Omond
Coup de coeur bronze pour ce magnifique album jeunesse parfaitement adapté pour les apprentis lecteurs et où l'on admirera les très beaux dessin de Yoann.
Toto mène une vie paisible avec ses amis au coeur de la forêt australienne jusqu'au jour où une bande de dingos les attaque. Etant plus bêtes que méchants ils échouent lamentablement face à Toto. Mais n'acceptant pas la défaite ils décident de faire appel au plus redoutable prédateur : le lion marsupial !
« La Rebouteuse » de Lambour et Springer :
« Mâle de mer » de Sorel et Villemin :
L'histoire imaginée par Laetitia Villemin est bien déroutante : nourri de fort peu de dialogues, l'album est essentiellement constitué d'un long narratif traité en cartouches, adoptant souvent un ton littéraire un peu trop ampoulé pour un récit d'une grand simplicité.
Trop vite orpheline, Ephémère perd prématurément sa mère, avant de voir, à son tour, disparaître son marin pêcheur de père, homme taiseux resté inconsolé par la perte de sa compagne. Puis vient la rencontre avec un bel étranger, qui finira par ne laisser à Ephémère que des regrets et le plus beau des cadeaux : son fils... Créateur inspiré, Guillaume Sorel, tel un démiurge au graphisme infatigable nous déçoit pour le dernier album de sa vie...
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Je mourrai pas gibier d'ALFRED Delcourt | La rebouteuse de Benoit SPRINGER et Severine LAMBOUR Vent d'Ouest | Male de mer de Laetitia VILLEMIN et Guillaume SOREL, Casterman - Ecritures | Marilyn la dingue de Jerome CHARYN et REBENA Denoël graphic | Toto l'ornithorynque de Yoann Delcourt |
Coup de cœur d'or :
Dans cette nouvelle autobiographie, Guillaume Bouzard dévoile un pan douloureux de sa vie. Appelé au chevet de sa mère mourante, il apprend un lourd secret familial : son père, qu'il n'a jamais connu, serait un troll... Après un scepticisme bien compréhensible, il doit se rendre à l'évidence... non, sa mère n'avait pas perdu la tête ! Débute, dès lors, une véritable quête sur les routes de Bretagne en compagnie de Flopi, son fidèle compagnon à quatre pattes.
Bouzard s'aventure dans une histoire longue cette fois ci et l'on retrouve la qualité de ses bandes dessinées dans ce mélange réussi d'humour Fluide Glacial et d'ironie sur son propre personnage et sur la bande dessinée.
Coup de cœur d'argent :
« loin d'être parfait » d'Adrian Tomine
Ben Tanka, en l'occurrence, est un trentenaire désenchanté d'origine japonaise, insatisfait de son couple, vaguement misanthrope et en perpétuelle situation d'insécurité sexuelle. Sa relation sentimentale avec Miko Hayashi se désagrège un peu plus chaque jour, notamment depuis que cette dernière s'est trouvée une conscience politique et que lui en reste totalement dépourvu. L'épure du dessin, d'inspiration comix, poussé ici à son paroxysme, nettoyé de ces multiples effets graphiques, concourt à focaliser l'attention sur le vide de cette figure centrale.
C'est une histoire qui parle de filiation et d'immigration, d'incommunicabilité et d'espoir, de prédiction et d'amour. Loin d'être parfait, le nouveau livre de Tomine tranche en effet, à plein d'égards, avec les précédents épisodes d'Optic nerve (revue que Tomine produit depuis ses débuts en accumulant les nouvelles sur le thème du mal-être). Bien que publié en son sein, ce nouvel opus se place en porte-à-faux en inaugurant le récit long, en assujettissant pour la première fois la complexité psychologique des protagonistes à des problématiques sociologiques qui les dépassent. Le scénario nous plonge dans l'ambiance cinématographique de Jim Jarmush, Eric Rohmer, Wim Wenders et dans les livres de Raymond Carver et Salinger.
Coup de cœur de bronze :
« l'heure la plus sombre » d'Emmanuel Moynot
C'est l'histoire de deux personnes qui vont se croiser par hasard, au détour des aléas
de leurs vies respectives. Ils vont nouer un temps une relation tout aussi éphémère que leur
rencontre. C'est le récit assez sombre de deux écorchés de la vie.
Emmanuel Moynot nous incite à entrer dans la vie de ses personnages, dans cette passade amoureuse et mystérieuse.
Moynot a beaucoup travaillé l'ambiance colorée, le tout dans des tons chaud en couleur directe. L'adéquation d'une mise en page très fluide et des couleurs en fait un album vraiment séduisant et très réaliste.
L'heure la plus sombre vient toujours avant l'aube n'est pas un polar. Juste le récit, juste et implacable, du malheur quotidien, que traverse un temps le vain espoir d'un amour salvateur.
Lui est chauffeur routier. Une femme, des gosses. Elle, serveuse dans un restoroute. Seule, un fils en prison.
« Aristide broie du noir » de Séverine Gaulthier :
Le petit Aristide a dix ans. Et même si son cerveau est grand, la peur du noir provoque chez lui des insomnies. Car les ombres, menaçantes, se cachent partout, jusque sous son lit. Comment trouver le sommeil, quand la survie exige une constante veille ?
L'intégralité de cette belle bande dessinée est écrite en alexandrins, ce qui renforce son air de conte tout en lui donnant un certain cachet. Les mots coulent et s'enchaînent, portant le lecteur presque malgré lui d'un bout à l'autre de l'aventure dans une lecture partagée (d'un côté le texte, de l'autre l'image).
Et quelle splendeur côté graphisme ! Les larges cases autorisent le jeune dessinateur à mettre en valeur les décors, dont chaque recoin renferme les ombres tant craintes par le petit Aristide. Le noir est bien entendu omniprésent, mais la couleur n'est pas en reste. L'auteur travaille la lumière, la décline sous différentes couleurs : vert, jaune, orange.
Bien sûr, le premier public visé est celui des enfants. Mais Aristide sait parler au gamin qui sommeille à peine en chacun et qui, comme lui, cherche à tout prix à rester en éveil.
Déjà remarquée avec son album Mon arbre, la scénariste Séverine Gauthier confirme son talent de conteuse et son aptitude à choisir des dessinateurs de talent pour l'accompagner.
« trinity blood » de Kiyo, Kyujyo, Sunao Yoshida :
Avant toute chose, restituons Trinity blood dans son contexte. Trinity blood est l'adaptation en manga d'un roman de Sumao Yoshida.
Dans Trinity blood, nous suivons les pas de Abel knight road, un prêtre assez étrange, secondé par Tres, un autre prêtre aux allures de robot. Ces deux énergumènes appartiennent à l'Ax, une division du vatican chargée de remplir diverses missions et de lutter contre les Methuselah, des vampires apparus lors d'un sombre évènement appelé Armageddon.
« trinity blood » est destiné aux avertis du manga gothique. La segmentation des cases, l'illisibilité des bulles et la confusion dans les personnages rend la lecture difficile et peu agréable.