La «Perdida» est une jeune américano-mexicaine, mal dans sa peau, qui cherche a effectué un retour à des racines hispaniques que jusqu’à alors elle a nié jusqu’à négligé de parler sa seconde langue maternelle. Sans but précis elle débarque à Mexico, squatte chez un vague petit ami, bien décidé à rompre avec ses origines yankees et à se construire une toute nouvelle identité mexicaine.
Ce roman graphique au long court à la Graig Thomson nous raconte l’impossibilité d’une quête d’identité ; la Perdida vit un « melting pot » à l’envers. Vite rejetée par ses compatriotes « expat’ » elle n’est pour autant pas perçue par ses rencontres mexicaines comme une hispanique pur jus. A tant vouloir plaire elle multiplie les erreurs, accumule les rencontres douteuses et ne voit pas ce qui saute aux yeux du lecteur.
Sa quête est vouée à l’échec, elle se termine d’ailleurs dramatiquement quand, enfin, elle découvre n’être pour ses « amis » mexicains qu’une porte d’accès commode vers l’eldorado étasunien.
Un ouvrage de qualité aisément transposable sur d’autres continents. Les mésaventures de la Perdida au Mexique pourraient être celles d’un européen en Afrique : « Mais pourquoi donc ne nous aiment-ils pas, nous qui les aimons si fort ? » se demande la Perdida, tranquillement assise sur le confortable cousin de dollar familiale.